Tuesday 4 September 2012

DAISIES, LES PETITES MARGUERITES(Sedmikasky) by Vera Chytilova


ENGLISH VERSION FOLLOWS THE FRENCH ONE
Film de 1966 de la nouvelle vague tchécoslovaque ( nova vlna), les petites marguerites surprend par sa fraicheur. Bien que ce soit un film parlant, dans son style il se rapproche souvent des expérimentations formelles du muet, avec les passages de la couleur au noir et blanc, du noir et blanc aux monochromes, avec des trucages à la Méliès, des accumulations visuelles à la Vertov, des sons de machines associé à des mouvements d'êtres humains et une observation de la pourriture à la Einsenstein. Véra Chytilova s'amuse avec le cinéma comme ses deux héroïnes se jouent des conventions. Elle nous raconte avec ses collages visuels l'histoire de deux jeunes-filles qui ont décidées parce que le monde est dépravé de mal tourner. Ces deux Marie peuvent faire écho aux deux Brigitte du Brigitte et Brigitte de Luc Moullet, tous les deux ont été filmés dans une verve burlesque en 1966, et présentent deux personnages féminins faisant ensemble les 400 coups.

Quand les deux jeunes-filles en bikini ont décidé de devenir dépravées, l'une jouant avec une couronne de marguerites à « être vierge » il est clair que le spectateur pouvait s'attendre à ce que le film vire du coté de l'érotisme. La réalisation l'allume donc avec ce symbole de virginité, faisant valser la petite couronne, la laissant rouler et tomber à l'eau. Mais si nos deux midinettes séduisent de vieux messieurs c'est plutôt pour abuser du buffet des restaurants que ce que vous pourriez imaginer. Toute leur dépravation passe dans les plaisirs de bouche et quand elle n'ont plus faim, c'est au gâteau à la crème qu'elles redécorent une officielle salle de dîner. Le film fut d'ailleurs interdit avant le printemps de Prague à cause de ce gaspillage immoral de nourriture. Il sortit donc deux ans plus tard pendant le printemps et lorsque l'union soviétique repris en main la Tchécoslovaquie Véra Chytilova fut interdite de tournage.

Le film est dédié à tous ceux qui sont choqués par des peccadilles et avec cette dédicace finale montre à la fois qu'il ne se prend pas au sérieux et la dangerosité de ceux qui justement le prennent au sérieux. Si les deux Marie sont déjantées, drôles, espiègles et un peu anarchistes (dans leur chambre) elles ne remettent pas en cause l'ordre social ni même la morale, et au bout du compte la couronne de fleur reste sur la tête de la Marie rousse.
 C'est donc dans le hors-champ, la vie réelle de la Tchécoslovaquie des années soixante qu'est la contrepartie malsaine de cet opus, dans le contraste avec la joie, l'innocence de cette grande bouffe au féminin. La vie réelle est ici entraperçue dans le regard des ouvriers trop épuisés pour faire attention aux deux jeunes-femmes pleine de vie.
Elles prennent alors peur de disparaître et de ne plus exister. Quoi qu'il soit et sans dévoiler la fin dans cet opus c'est l'imagination qui gagne.
Film made in 1966 by the experimentalist of the Czechoslovakian new wave (nova vlna), Daisies surprises by its freshness. In spite of the fact that it is a speaking movie, in its style it's exploring the kind of experimentation that were current at the early ages of the history of cinema when filmmakers were proposing thousands of ways to express themselves with this new medium. So Daisies jumps from black and white to colours, then to all types of monochromes. It engages with the kind of tricks that Méliès used to display, plays with the sounds, like Dziga Vertov uses visual accumulations, observes rot like Sergeï Einsenstein... Véra Chytilova had fun with cinema like her characters amuse themselves with conventions.
Godard's influence is obvious and those two Maries can also echo with the two Brigittes of Luc Moullet's Brigitte and Brigitte. Both opuses display modern burlesque, present feminine characters committing 400 blows and were made in the 1966 by artists of two of the European new waves.
Vera Chytilova narrates with her visual collages the tale of two girls who decided because the world had gone bad, to go bad as well.
When our two young protagonists in bikinis made their choice to experiment with depravation one was pretending to be a virgin by wearing a crown of daisies so it's clear that in a paradoxical way it was easy for the viewer to imagine that the film might get hot. The filming have fun with this virginity symbol, throwing the crown here and there, making it roll, drown... these daisies seem to tease the spectator: is it going to get sexual? But if our two ladies seduce old men it's more to abuse the restaurant's buffet than whatever you might think of. All their depravation seems focused on food. And when they're not hungry anymore, they redecorate an official diner room with cream cakes. This is why the film was banned in the first place: this waste of food was a shame in communist Czechoslovakia. But Daisies had a second chance during Prague spring, and when the soviet union took back the country in its power, Véra Chytilova did not had the right to work anymore, but she chose to stay to fight from within.
«This film is dedicated to all those whose only source of indignation is a messed-up trifle ». This dedication, at the end, shows altogether that this film doesn't take itself seriously and the dangerousness of those who take it seriously: who really think that the characters are bad. If our two Maries are crazy, fun, mischievous and slightly anarchist (in their room) they don't question the social order nor the morality, end eventually the crown of daisies stays on Marie's head. So that is what's going on off-screen, the real everyday life in Czechoslovakia in the sixties which become the unhealthy counterpoint of this opus, in contrast with the joy and innocence of this feminine Big Feast. In the film real life is seen in the look of exhausted workers, too tired to pay attention to two girls full of life. At this moment Marie and Marie fear to disappear, and doubt the fact that they really exist. All in all at the end Imagination is the winner.

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