Saturday 9 June 2012

Make Way For Tomorrow/ Place aux jeunes, Leo McCarey 1937

LA VERSION FRANçAISE SUIS LA VERSION ANGLAISE (PAS BESOIN DE GOOGLE TRAD)

What worth a society which separates those who love each other from one another, whether they're young or old?
Make way for tomorrow is a unique film which was the favourite of his author and was beloved by his fellow filmmakers, artists such as Jean Renoir or John Ford...
It was a huge commercial failure but for those who have eyes this film is a masterpiece, in the classical sense that it is perfectly made (in a way that perfection has rarely reached), and in the artistic sense that this film has a soul, that it will touch you to the core and that you will never forget it.


The subject of this film touches us all because it has to do with love, family, society and money. Our two witty characters have never been rich but have always loved one another when the whim of men decides that for stupid economical reasons they'll have to live apart in places where they don't fit, and where their personalities are not enjoyed.
Beulah Bondi and Victor Moore are magnificent of simplicity and perfection, they are the characters, we can feel behind them the fifty years of marriage, of hard time and beautiful times, and how they enjoyed each other through all the ordeals.

How many film have elders as main characters? yes the Ozu's, Make way for Tomorrow inspired Tokyo Story, there's also Cocoon, what else? It's surprising that in 2012 when an important part of our populations is aged that most of the films are still just about young people and teenagers not respecting the demography and not helping individuals to cope with the fact that we'll all get old.

Without breaking the story there are a few scenes and instants from this film that I will never forget:
Living with his daughter Bark (Victor Moore) made a friend in Max Rubens (Maurice Moscovitch who played in Charles Chaplin's Great Dictator). Both philosophise about children's ungreatfulness and have fun observing life and being naughty.
The scene where Bark asks Max to read Lucie's letter to him should be shown to anyone who wants to be a filmmaker to learn how to mix subtely humour and pain, to deliver a message without any obviousness, and to display what acting at its momentum is .

I also love when Victor and Lucy watch in a shop window an advertissement saying “ Save while your young” and Bark laughs and says something like “ they should have informed us earlier”.

I love Bark and Lucy because they're like La Fontaine's Grasshopper. They didn't save and they enjoyed their life.
My favourite moment is when they're having dinner in the hotel where they spent their honey moon, and are about to kiss after saying the nicest things to each other but stop because we are there and they don't want to display elderly love. There is nothing that I love more in films than when the part of voyeur is denied to the viewer, and when he/she, from that learns that the characters have an intimacy and secrets that he/she will never get to know, that reinforces the sense of reality and the illusion of the existence of the characters.

I loved watching this film though I spent it silently crying. It was made in 1937 but it hasn't aged at all, and we can all recognise situations that we have witnessed, but it is never demonstrative or cheesy. Make Way for Tomorrow is as classy as can be. It has a masochistic Andersen's quality and demonstrates going through our hearts not our brains the absurdity of the way society handles individuals' fates.

VERSION FRANçAISE
Quelle est la valeur d'une société qui sépare deux être qui s'aiment, qu'ils soient jeunes ou vieux?
Place aux jeunes est un film unique qui était le favori de son auteur, et le préféré de ses collègues, des artistes tels que Jean Renoir ou John Ford...
Ce film subit un échec commercial retentissant mais pour ceux qui ont des yeux c'est un chef d'oeuvre, au sens classique car il est parfait techniquement ( d'une perfection qui a rarement été atteinte) et au sens artistique car il a une âme, qu'il vous atteindra aux tripes en douceur et que jamais vous ne l'oublierez.

Le sujet de cet opus nous touche tous parce qu'il a à voir avec l'amour, la famille, la société et l'argent. Nos deux héros n'ont jamais été riches mais ce sont toujours aimés lorsqu'un jour le caprice des hommes et une crise économique décident qu'ils doivent vivre loin l'un de l'autre, là où ils n'ont pas leur place, là où personne n'apprécie leur personnalités.
Beulah Bondi et Victor Moore sont magnifiques de simplicité et de perfection, ils sont les personnages, on sent derrière eux les cinquante années de mariage, de jours difficiles et de jours heureux, on sent à quel point ils se sont appréciés, à quel point ils se connaissent, comme il est rare et précieux de connaitre quelqu'un.

Combien de films ont des personnes âgées comme personnages principaux? Oui les Ozu, Place aux jeunes a inspiré Conte de Tokyo, il y a Cocoon, le vulgaire Tatie Danielle, et puis? Il est étonnant qu'en 2012 alors que les 3ieme et 4ieme age sont une part importante de la société qu'on ne leur consacre pas plus de fictions, alors que de toute évidence nous allons tous vieillir et que le cinéma nous permet aussi d'envisager et de questionner la situation.
Sans vous raconter l'histoire il y a quelques scènes et instants dans ce film que je n'oublierais jamais et je veux vous les dépeindre:

Bark (Victor Moore) vit chez sa fille et est devenu ami avec Max Rubens l'épicier juif ( joué par Maurice Moscovitch un des magnifiques voisins dans le Dictateur de Charles Chaplin). Tous deux philosophent avec humour sur les écarts de génération et l'ingratitude des enfants, ils observent la vie qui suis son cours avec leurs regards coquins et amusés.
La scène où Bark demande à Maurice de lui lire la lettre de Lucie parce que ses lunettes sont cassées devrait être montrée à tous ceux qui veulent devenir cinéastes. C'est une merveilleuse occasion de voir une scène construite avec une intelligence et une beauté profonde qui mélange subtilement l'humour à la douleur et nous montre des acteurs à leur summum.
J'aime aussi lorsque Bark et Lucy voit dans une vitrine une publicité qui dit « économisez tant que vous êtes jeune » et Bark rit sur lui-même et dit « Ils auraient dû nous en informer plus tôt! »
D'ailleurs j'aime Lucy et Bark parce qu'il sont comme la cigale dans la fable de La Fontaine. Ils n'ont pas économisé mais ils ont profité de leur vie.
Mon moment préféré est lorsqu'ils ont fini leur diner dans l'hôtel où cinquante ans plus tôt ils ont passé leur lune de miel. Ils sont sur le point de s'embrasser après s'être dit les choses les plus adorables du monde, lorsqu'ils prennent conscience qu'on les regarde, où qu'on peut les regarder, nous les spectateurs et les autres, les gens du restaurant. Il n'y a rien que j'aime plus dans un film que lorsqu'on refuse au spectateur le rôle de voyeur qu'il prend naturellement, qu'on lui laisse juste entendre qu'on lui cache des choses et qu'il ne sait pas tout, cela renforce le sens de l'intimité et de l'existence des personnages.
J'ai adoré regarder ce film même si je l'ai passé à pleurer. Il est sortie en 1937 mais n'a pas vieilli du tout et on peut tous y reconnaître des situations dont on a été témoins. Pourtant cet opus n'est jamais démonstratif, sirupeux ou vulgaire. Place aux jeunes est aussi élégant que possible. Le regarder procède du même plaisir masochiste qu'on a à visionner certains film d'Ozu ou à relire un conte d'Andersen et il démontre en passant par nos coeurs et sans s'occuper de nos cerveaux l'absurdité avec laquelle la société gère parfois les destins individuels.

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