Wednesday 23 January 2008

Rashomon, Akira Kurosawa 1950

                                               
English:
The story: In medieval Japan, a monk and a peasant tell the story of a murder, or at least all the different versions that have been told.
The facts are a man has been killed, or killed himself
His wife was raped in front of him by the Tajomaru, a famous robber, was she happy about it or not, we can’t be sure! Instead of reaching a truth, this accumulation of versions confuses, and there won’t be any resolution.





When I saw the film, this thought came to me, that it is very Japanese to sow confusion. All these appositions of versions make the story blur, and I think that they’re all true, as there is a part of interpretation, and sometimes we take an interpretation of someone’s behaviour as a fact. Tajomaru who raped the woman wants to think that she enjoyed it, the husband who witnessed it, can be paranoid enough to think that too, the woman claim that she was humiliated but who knows how much perversion she can endure. What I mean here is that even if you'd scan peoples' mind you couldn’t get the truth, because most of the facts are not fact but interpretations.
The inner truth of this film is Buddhist: the World is an illusion.
The obvious interpretation, Kurosawa’s speech is: how to get faith in men? Isn’t it interesting that the monk, who should be focused on Gods, is scared by his loss of faith in men? This is a clue of Kurosawa’s humanism! And that explains the enthusiasm of Georges Sadoul in my film dictionary who says that ”this film speaks of the real problem of ours times , because the proof that humanity can be saved comes from the peasant, who shows kindness by adopting an abandoned child, and not the riches and powerful, who just wants to fulfil their selfishness”. Sadoul was communist so his criticism is very social, which is charming but not fully satisfying.

                           
Filmmaking wise, Rashomon was made in 1950, can you believe that? I mean the camera is so light, and the light so bright, this film is breathing when most of the European and American films in these days were still made in studios, if you except the new realism in Italy, which started in 1945 with Rome open city. But Japan is at the other end of the world and I am not sure that we can really talk about influences. Anyway there are the very constructed scenes of the tribunal, which are almost abstract with those horizontal white lines, it’s giving the feeling that it happened in an other dimension. Then the stories take place in the forest, and it’s filmed in a real forest. This opus is full of action, which is filmed in movement, how not to be amazed at the fantastic travellings in the forest, where the forest, leaves and nature get blurred and the actors running into this luminous blur? The third setting is where the story is told at Rashomon, the demons door, a destroyed house or temple, where the three men protect themselves from the rain. Those three places are out of their everyday life, it’s like a parenthesis to question human nature.
Toshiro Mifune is a familiar face to me, but I didn’t recognise him. I thought that Japanese cinema was more into typecasting than European and that a man who plays proud samurais couldn’t be a road robber, slightly insane! Tajomaru is like a modern Puck. It’s not difficult to see Shakespeare in that character. Kurosawa comes from that Japanese generation which was very exposed to European culture. Remember that he adapted Macbeth!
I wonder why human nature and the faith in man seem so old fashion concepts now? The failure of communism and the destruction of earth that men conducted are probably the reasons? Contemporaneous Japanese cinema mostly focuses on the fact that there are stronger and more intelligent forces than humanity, whether it’s ghost or nature!


                                                

Français


L’histoire: dans le Japon médiéval, un moine et un paysan racontent l’histoire d’un meurtre, ou du moins toutes les versions dont ils ont été témoins.
Les faits sont ; un homme a été tué, ou bien s’est tué.
Sa femme a été violé devant lui par un bandit de grands chemins : Tajomaru. Est-elle heureuse de ce viol ou non ? On ne peut pas être sûre ! Au lieu d’atteindre une vérité, cette accumulation de version sème la confusion, et il n’y aura pas de résolution.
                             


Quand j’ai vu le film, cette pensée est venu à mon esprit, que c’est justement très japonais de “semer la confusion”. Toutes ces appositions de versions, rendent l’histoire de plus en plus floue, et finalement je pense que toutes ces versions sont vraies en même temps. Parce qu’il y a une part d’interprétation du comportement humain dans chacune d’entre elles. Tajomaru veut penser que la femme qu’il a violée en a été heureuse. L’époux s’il est légèrement paranoïaque peut penser la même chose, quant à la femme, elle peut dire qu’elle a été déshonoré,il est difficile pour nous de juger à quel point elle est perverse. Ce que je veux dire c’est qu’aucune de ces versions ne peut réellement être considérée comme un mensonge, et que même en scannant l’esprit des personnages on n’obtiendrait pas la vérité.
La vérité interne de ce film semble être bouddhiste : le monde est une illusion.
L’interprétation évidente du discours de Kurosawa est : comment avoir foi en l’homme ? Je trouve très intéressant que le moine ne fasse jamais mention d’aucun dieu et qu’il est terrorisé par sa peur de perdre foi en l’homme ! C’est un indice de l’humanisme de Kurosawa! Et cela explique l’enthousiasme de Georges Sadoul dans son dictionnaire des films, qui explique que ce film parle des problèmes du temps présent, vu qu’en fin de compte c’est le paysan pauvre qui fait preuve de générosité lorsque les riches ne suivaient que leur désirs égoïstes. Sadoul était communiste donc sa critique est focalisée sur le social et la lutte des classes, ce qui est charmant mais en fin de compte pas complètement satisfaisant.
En termes de realisation : Rashomon a été fait en 1950, vous le croyez ça? Je veux dire que la caméra est si légère et la lumière du vrai soleil si présente. Ce film respire alors que la plupart des films européens de l’époque étaient encore tournés en studio, à part ceux du néo realismo, qui a commencé en 1945 avec Rome ville ouverte. Mais le Japon est à l’autre bout du monde, qu’est-ce qui peut prouver que Kurosawa aurait été influencé par Rossellini ? Peu importe, les scènes au tribunal sont pratiquement de la peinture abstraites, elles sont si structurées et lumineuses qu’elles semblent se passer dans une autre dimension. Puis l’histoire en elle-même prend place en forêt et est tournée dans une véritable forêt, les feuilles, et la nature deviennent floues quand les acteurs courent suivi par de fantastiques travellings, c’est à couper le souffle. Le troisième décor est celui de la porte des démons, une maison ou un temple détruit où les personnages se sont réfugiés de la pluie et raconte ce qu’ils ont vu et entendu. Ces trois lieux sont de toutes façons en dehors de leur vie quotidienne, ce film est comme une parenthèse pour philosopher sur la question humaine.


                      


Toshiro Mifune est un visage familier pour moi, mais je ne l’ai pas reconnu. En fait je pensais que le cinéma japonais était pire que l’occidental en matière de type de rôle , et je ne pensais pas qu’un homme qui joue les fiers samouraïs puissent jouer une sorte de bandit de grand chemin, un peu fou, sorte de Puck moderne. Et il est génial ! Kurosawa est de cette génération de japonais qui ont dû ce nourrir de la culture classique européenne, alors la trace de Shakespeare est ici évidente. Rappelez vous qu’il a adapté Macbeth dans le Château de l’araignée !

Je me demande pourquoi la foi dans l’homme est devenu un concept si ringard ? La chute du communisme et la destruction de la terre par l’homme en sont sans doute les raisons, qui sait après tout ? En tout cas le cinéma japonais contemporain semble plus se focaliser sur le fait qu’il y a des forces plus puissantes et plus importantes que l’homme, que ce soit la nature ou bien des fantômes !
                                         

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